Chère lectrice (cher lecteur),
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi j’ai depuis ma dernière chronique un drôle de goût en bouche. Est-ce l’effet d’un été trop long, trop chaud, est-ce l’effet de voir des touristes faire du VTT dans le lit d’une rivière asséchée en trouvant que la vie est « fun », est-ce l’effet de voir des arbres centenaires en train de mourir, est-ce l’effet de vide désolant d’un sol et d’un ciel de moins en moins grouillants ou est-ce l’effet d’une plongée radicale et brutale dans l’hiver sans passer par la case champignons ? Toujours est-il que ces temps modernes me foutent de plus en plus les chocottes !
Mais entre « le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté », sentence lumineuse de Gramsci, j’opte pour la volonté et derechef me saisis au hasard d’une lettre pour avancer dans cet abécédaire. Ce sera le P. Il est des lettres moins prodigues en termes de choix non ? Imaginez-vous deux secondes vous retrouver à devoir réaliser un abécédaire et de tomber sur le Q ! Ca aussi ça fout les chocottes non ? Ce sera donc le P. Comme projet ? Trop évident ! Comme Pineau ? Trop prétentieux. Comme Punk ? Pas mal. Mais ce sera P comme Pouvoir ! Pourquoi ? Parce que.Parce que vous porteur de projet, vous avez le pouvoir de mettre en œuvre une nouvelle économie. Une manière de créer des richesses qui ne seraient pas liées à l’exploitation des ressources naturelles ou humaines. Tout juste à leur valorisation. Une économie qui ne serait pas au-dessus des écosystèmes naturels (avec des humains donc) ni même à côté. Une économie qui serait « ré-encastrée » dedans ! Elle a déjà un nom : l’écobionomie. Certes, la viabilité est plus difficile à construire. Certes, notre société capitalistique n’offre que peu de place à ces initiatives mais je peux vous assurer que partout elles grandissent. Elles s’enracinent. Elles feront bientôt rhizome. Parce qu’il n’y a plus d’autres choix à part le précipice. Et non, cette économie n’est pas une économie de la « réparation », une économie qui ne survit que par subventions (devons-nous rappeler ici les milliards d’Euros dépensés pour soutenir l’agriculture ou la compétitivité des entreprises ?). Si les décideurs qui ont le pouvoir veulent continuer à croire au Père Noël, laissons-les croire. Vous, porteurs de projet, citoyens, humains, vous avez le pouvoir de changer l’immonde !
Punaise ! Il est déjà cette heure ? Désolé mais il est tard, Madame, il faut que je rentre chez moi.
À dans trois mois !
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.