Fin 2019, un collectif de collectivités, de réseaux thématiques, d’entreprises, de centres de ressources et d’acteurs de la recherche et de la société civile se sont engagés pour la transition systémique des territoires au sein de la Fabrique des transitions.

Une communauté apprenante d’acteurs engagés pour la transition des territoires. Une dynamique collective nationale en faveur d’un changement systémique vers une société plus durable et solidaire. Voilà autant de façon de définir la nouvelle initiative qu’est la Fabrique des transitions. « La Fabrique des transitions porte deux objectifs, explique Julian Perdrigeat, directeur de cabinet de Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Le premier consiste à faire communauté et ressources pour avancer ensemble – plutôt qu’en rivalité, et à faire naître une force collective. Le second est de déployer une ingénierie à l’échelle nationale pour aider les territoires dans leur transition. » La Fabrique des transitions se structure autour d’une association de promotion créée en février dernier et, depuis fin 2019, d’une « charte d’alliance ». Une vingtaine de partenaires* – collectivités, réseaux thématiques et de la société civile, entreprises, centres de ressources, acteurs de la recherche – sont déjà engagés. D’autres acteurs, non signataires de la charte, soutiennent et collaborent néanmoins au projet. C’est le cas par exemple de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ci-dessous). « Souple et basée sur la coopération, cette charte fixe nos ambitions et nos grandes valeurs : rigueur, écoute, coopération, responsabilité, organisation » précise Julian Perdrigeat.

Encore au début de son histoire, la Fabrique des transitions vise dans un premier temps à créer un portail pour rendre accessibles à tous les ressources, initiatives, projets et compétences des « alliés ». « Nous souhaitons aussi poursuivre nos interventions dans les temps forts comme nous l’avons fait lors des 9es Rencontres TEPOS. L’objectif est de favoriser l’interconnaissance et de s’appuyer sur nos multiples compétences pour apporter un éclairage et un regard complémentaires. » À moyen terme, la Fabrique des transitions entend bâtir des « coalitions d’ingénierie systémique » afin d’aider et de conseiller les territoires souhaitant avancer sur les questions de transition. Autre ambition des alliés : créer un programme de formation interne. « Nous avons des experts sur des thématiques très diverses dont les connaissances peuvent intéresser et aider les autres acteurs » note le directeur de cabinet.

À l’origine de la Fabrique des transitions, la réinvention de Loos-en-Gohelle suite à son histoire minière. Après un diagnostic social et environnemental réalisé avec la participation des citoyens dans les années 1990, la ville s’est dotée en 2000 d’une charte destinée à passer « du noir au vert ». En 2014, Loos-en-Gohelle est devenu un « démonstrateur de la conduite du changement vers une ville durable » selon l’ADEME. « Avec trois autres villes pilotes de la transition, nous avons ensuite lancé l’atelier des « villes pairs, territoires pilotes de la transition » afin d’identifier les invariants dans nos réussites de la transition. Nos résultats, publiés au mois de mars 2019, ont été approuvés à près de 85 % par une quinzaine d’acteurs impliqués dans la transition, rappelle Julian Perdrigeat. C’est à ce moment que la Fabrique des transitions a commencé à se dessiner. » Si cela fait plus d’un an que la Fabrique des transitions s’organise, sa date anniversaire n’a pas encore eu lieu.

Le lancement officiel se déroulera en effet les 10, 11 et 12 septembre 2020 à Forges (77), lors de la première « Assemblée des alliés ».