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Les maires reçoivent de plus en plus de plaintes de ce genre et commencent à s’agacer. Ces épisodes révèlent une fracture dans la société, entre les urbains et les habitants de nos campagnes. Comment faire cohabiter tout le monde ? Réponse avec Jean-Yves Pineau, directeur du collectif « Les localos », qui milite en faveur des projets en campagne, du développement local, de l’autonomie et de l’impertinence.

« Tout cela n’est pas très sérieux. On a dans notre société des sujets plus graves à traiter. On travaille sur ces questions d’accueil de la population, d’insertion sur les territoires ruraux. On s’aperçoit quand même que les médias montent en épingle ce type de plaintes. Heureusement, dans la majorité des territoires ruraux, il n’y a pas ce genre de problèmes là » explique-t-il.

Pour ce dernier, la question du vivre-ensemble, que ce soit à la ville ou à la campagne, n’est pas quelque chose qui s’organise. « C’est quelque chose qui se décrète. C’est un chemin à parcourir des deux côtés. Quand des urbains arrivent à la campagne, ils n’ont pas forcément les codes de lecture des territoires ruraux. Ils ont besoin d’être un peu accompagnés. Sur certains territoires, il y a un travail qui est fait pour favoriser la compréhension et l’accueil. Il ne faut pas arriver en territoire conquis, et essayer de comprendre l’environnement. Quand il y a des problèmes, il n’y a pas de compréhension et d’échange » ajoute Jean-Yves Pineau.

Ces incompréhensions sont parfois le résultat d’une forme d’idéalisme. « On est dans l’image d’Épinal de la campagne, de la petite maison dans la prairie. On zappe un peu les réalités. Ce sont des lieux de vie, des lieux où l’on travaille, où la biodiversité est plus proche. Il y a tout un travail de prise en compte des réalités à faire et de mise à mal les clichés. Ce ne sont pas les méchants urbains et les gentils autochtones. On vit dans une société un peu plus complexe » lance le directeur du collectif « Les localos ».

Pour Jean-Yves Pineau, il nous manque aujourd’hui un vrai projet de société. « Je suis persuadé que l’on souffre autant dans certaines zones urbaines que dans certains territoires ruraux » estime-t-il. L’autre point, selon lui, « c’est le manque d’accessibilité aux services. On les retrouve à la fois à la ville et à la campagne. La fracture territoriale elle est d’abord sociale avant d’être territoriale » conclut-il.