Certains lancent des idées, saugrenues ou pas, seuls, nous ne croyons pas que cette méthode soit la bonne pour parvenir à de réelles avancées. C’est probablement en travaillant tous ensemble, hommes et femmes de bonne volonté, volontaires pour dépasser les contraintes actuelles que nous trouverons une sortie par le haut de ces discussions, loin des seules préoccupations de découpages virtuels ou de « grand soir ». Le développement local n’est pas d’abord une question de loi, de découpages, de frontières ou d’élus. C’est votre affaire, c’est notre affaire. Quelques arguments pour le démontrer.
Une contribution « localesque » sous forme d’abécédaire, ah bé c’est der… La der des der… C’est une contrainte stylistique, mais cela permet aussi de balayer de nombreux sujets, sans les hiérarchiser. Ces questions, ces thématiques, sont toutes essentielles. Et le mauvais esprit est consubstantiel de nos pratiques ! Et un abus de citations, dont celle-ci de Gide, en guise d’apéritif :
Cet esprit (ce mauvais esprit) qu’ils blâmaient en moi, fut celui qui sauva la France. Esprit d’insoumission, de révolte ; ou même d’abord et simplement : esprit d’examen…
(Souvenirs, Naples, janvier 1946)
Ne nous leurrons pas la xième phase de décentralisation ou de modernisation de l’action publique tient au moins autant d’un projet que d’une volonté de faire « contribuer volontairement » les collectivités territoriales au gigantesque effort d’économies. Comme dans toute entreprise, il est toujours plus facile d’imaginer faire des économies aux filiales ou annexes lointaines, plutôt que de réformer le cœur de la machine. Des économies sont peut-être et même probablement possibles au niveau territorial. Elles sont certaines au niveau central. Sincèrement nous croyons que si nous voulons réaménager les territoires, il nous faut l’imaginer à moyens publics nationaux constants : comment faire plus et mieux avec autant voire moins. Transformer toutes les politiques de soutien aux territoires en politique du BTP a ses limites ! Combien d’équipements sous-équipés, de ronds-points vides de sens ? Il est certaines portions de territoires où il manque cruellement plus d’idées que d’argent.
Voire même et surtout ballon ovale, bières et bistrots. Ce qui distingue un territoire d’un espace, d’une surface sur une carte, c’est l’histoire, c’est parfois un projet d’avenir, mais c’est surtout un présent : des femmes et des hommes, des vieux et des jeunes qui le font vivre, qui l’habitent, qui y font, osons le terme, communauté. Il faut soutenir, dans ces territoires, ces ferments de communauté, du banal vivre-ensemble. Malraux écrivait des idées qu’elles n’étaient pas faites pour être pensées, mais pour être vécues.
Combien de communautés de communes, une fois l’hiver venue, ratiocinent sur les subventions à ceux qui font communauté ? Oui il faut des bouffes, des bals, des concours de belote pour faire fête, sens et mouvement. C’est nécessaire et pas toujours suffisant.
Les Localos militeront toujours aux côtés des associations qui œuvrent au quotidien à l’innovation sociale : une solution nouvelle à un problème social, qui soit plus efficace et durable que les solutions déjà existantes. Mais l’aspect central de cette définition est que l’innovation sociale crée une valeur ajoutée positive pour la société dans son ensemble et pas seulement pour des individus.
Celle qui est utile, est toujours une synthèse entre le savoir accumulé et l’inlassable observation de la vie – Alberoni
Centralisée, ce sont des grands équipements de la culture, avec un grand K, comme capital… Décentralisée, c’est parfois par mimétisme des musées ou scènes nationales en régions. La culture – sanctuaire ou seulement accumulative, est nécessaire, elle n’est pas suffisante. Nous croyons aussi au nécessaire soutien des pratiques en amateur, et rapidement se dresse le procès en « amateurisme » de ces approches culturelles. Il en est de culture, comme du sport ou du développement local. Il ne faut pas les muséifier, mais les pratiquer…Sur la culture, comme sur bien d’autres sujets, il nous reviendra de faire le pari de la vie.
La décentralisation a toujours été la promesse de rapprocher la décision du citoyen. Nous voyons aujourd’hui le chemin inverse se produire. Ce qui se traitait à la commune doit l’être au niveau de l’intercommunalité. L’intercommunalité doit grossir et les départements devraient disparaître au profit des métropoles ou de la Région. Par définition, le citoyen est pour ce « grossissement ». Sauf quand on le consulte, et il s’abstient au mieux (l’Alsace en 2013), voire il vote contre parfois (la Corse en 2003). Ce chemin du grossissement, de l’éloignement des centres de décision, est voulu par quelques techniciens et/ou professionnels de la politique et il nourrit les populismes. C’est le bas contre le haut, c’est le peuple contre les élites, c’est doléances et autres « y’a qu’à – faut qu’on… ».
La question démocratique, notamment dans le processus délibératif, doit être au cœur de nos réflexions, sinon elle court le risque d’être oubliée et de nous rattraper. Durement ! Nous militons pour la démocratie ascendante ! C’est comme la démocratie participative, mais sans la condescendance ou l’autorisation préalable à agir, à participer…
Certains nous poussent vers la décroissance et la préservation. D’autres nous incitent à lâcher, libéraliser pour aider l’économie. Notre conception du développement est de ne pas le confondre avec la croissance et d’être convaincus qu’il est économique, social et environnemental. Cette définition désormais classique du développement durable doit être un guide d’action pour les collectivités. Bien des territoires se sont déjà fortement engagés dans des Agendas 21, des PCET, ce ne sont ni des suppléments d’âme, ni des contraintes. L’environnement doit servir l’économie, et réciproquement. L’écobionomie quoi !
Les principaux freins à la décentralisation sont, depuis trente ans, nichés dans les administrations centrales et/ou dans les cabinets ministériels, tant on passe rapidement de l’un à l’autre. Tant que des ministres, de gauche comme de droite, voire en même temps, voulant décentraliser passeront commande à ces personnes debout sur le frein, nous ne pourrons qu’être déçus. La fonction publique d’État en Région est déjà plus allante, même si elle est parfois redondante avec l’action des agents territoriaux, des Régions et Départements.
Oui nous avons besoin de politiques publiques, pas forcément de sa traduction immédiate en plus de technostructure sous statut. Nous comptons de nombreux amis, collègues et compagnons dans ces collectivités. Les plus optimistes sont chefs, les plus militants devenus dépressifs… Oui à la fonction publique, non au monopole de l’action publique !
Cela dépasse l’entendement des Parisiens et autres Jacobins. Mais… Les parlementaires, parfois, les lois, trop souvent, sont bavards. Il n’est pas temps de faire une nouvelle loi pour la décentralisation, quand on recentralise ou pour le rural, quand on urbanise. Il s’agit de s’assurer tout à la fois que de nouvelles ne viennent pas nous contraindre et que nous adaptions les anciennes. Nous attendons du législateur un principe simple : la différenciation. Qu’il cesse de vouloir écrire à Paris ce qui doit se passer uniformément sur tout le territoire national. Pour mieux s’organiser dans les territoires, c’est surtout d’une audace collective, réellement collective, dont nous manquons.
Le pessimiste Cioran écrivait : « Tout ce qui nous gêne nous permet de nous définir. Sans infirmités, point de conscience de soi. » Oui il est des inégalités territoriales, oui certains territoires sont enclavés, handicapés. Mais ont-ils conscience de leurs atouts, de leurs avantages comparatifs ? Combien d’élus sont aujourd’hui devenus des pleure-misères, ou comme l’écrivait littéralement l’irlandais Flann o’Brien, faire la pauvre bouche, crier famine, pleurer misère dans le but d’éviter les sollicitations des amis et des créanciers. A mettre en avant leurs handicaps, pour tendre la sébile à un Etat impécunieux, bien des territoires oublient que leurs handicaps sont leurs forces et que bien des métropoles triomphantes sont des géants aux pieds d’argile…
C’est de notre responsabilité collective de demander à mieux répartir les soutiens et financements publics. Il nous faudra ensemble choisir : voler au secours de la victoire et faire le pari de quelques collectivités locomotives (c’est l’approche par la compétitivité territoriale) ou réconforter dans la défaite et faire le pari de l’égalité territoriale (c’est l’approche par la péréquation territoriale). Ces deux approches sont légitimes et ont des théoriciens patentés. Il nous revient d’en débattre et in fine de choisir : il serait vain et coûteux de conduire ces deux paris à la fois, s’annihilant.
Plus l’on fait grossir les territoires : l’Europe, les Régions, les Intercommunalités, moins l’on y voit de criantes inégalités. C’est le paradoxe de la longue vue. Vécue au plus près d’un quartier urbain dit sensible (et comme Pierre Sansot nous persistons à penser que la sensibilité territoriale est la plus belle des qualités), la pauvreté est intolérable. Si l’on regarde la moyenne de la ville, de l’intercommunalité, du département voire de la Région, de la France ou de l’Europe, par la statistique, elle est annihilée. Plus on s’éloigne, moins l’on voit. Ce n’est pas pour autant devenu supportable !
C’est la principale responsabilité des collectivités et des collectifs : parier sur la jeunesse. Elle est trop facilement la variable d’ajustement des budgets nationaux : l’on n’arrive pas à boucler un budget, on vote un déficit qui sera à payer demain par les jeunes d’aujourd’hui. Nous devons faire d’autres choix, clairement, définitivement. Il faut sortir du gadget politique d’instances participatives pour les jeunes et ouvrir grandement les portes cadenassées de nos institutions. Investir pour l’avenir, c’est parier sur la jeunesse d’aujourd’hui et de demain. Les Localos rassemblent pour le moment des vieux cons qui sont très jeunes dans leurs têtes… Pour autant, ce que nous avons appris du développement local, nous l’avons appris de vieux cons, voire de vieilles. A nous de transmettre !
Il ne faut pas (se) mentir : Sivu, Sivom, syndicat mixte fermé ou ouvert, communauté de communes, d’agglomération, métropole, pôle métropolitain, parc naturel, pays, entente métropolitaine, département, région, agence et autre office. Toutes ces structures ont été, à un moment ou à un autre, nécessaires. Le sont-elles encore aujourd’hui ou demain ? Il nous faut en faire le diagnostic volontaire, il nous faut partout proposer des simplifications ou des regroupements. Si nous ne le faisions pas, ce serait inciter les Préfets à reprendre des ciseaux, comme hier, ou les parlementaires demain à déterminer ce qui doit disparaître ou muter, sur toute la France avec les mêmes règles.
Joffre, en 1914, croyait pénaliser des généraux en les reversant à la douzième région militaire, celle de Limoges. Mais c’était peut-être une promotion… Les plus belles voitures sont limousines, la plus belle vache l’est aussi et la plus belle gare de France quoi qu’en dise Dali est celle de Limoges-Bénédictins. Limoges est une terre de nœuds… ferroviaires. Limoges est en effet centrale car loin de tout. Mais surtout, surtout, Limoges est la base de départ des Localos. Rare contrée bimillénaire, car lieu d’installation des Lémovices. Limoges n’est plus préfecture de Région, mais siège social des Localos. D’aucuns pensent que c’est mieux !
C’est une boutade, évidemment ! Mais la Datar hier, le CGET désormais, mais des universitaires hier, des consultants désormais… Que de temps perdu, que d’argent gâché, que de salive usée à vouloir modéliser le développement local. Quel territoire, quel zonage, quels partenaires, quelle gouvernance, quelles actions ? Le développement est affaire de sur-mesure, pas de modèle. Les marginaux sécants, les déviants créatifs, les fonds de vallée, les quartiers dans l’impasse inventent parfois, innovent souvent et les observateurs cherchent à esquisser des modèles. Il est tellement rassurant de pouvoir simplifier, dans un croquis, un diagramme voire un PowerPoint… Le développement des territoires est affaire de complexité. Et c’est stimulant !
Montherlant écrivait : « Le besoin de nouveauté, quelle qu’elle soit, et fût-elle bien pire que ce qu’elle remplace, est une des formes caractéristiques de la bêtise humaine. » Ne nous leurrons pas la nouveauté n’est pas un but, une mode tout au plus. C’est dans les vieux pots, voire avec les vieux potes que l’on fait les meilleurs projets. Les Localos, ce n’est pas nouveau, cela a même un petit côté rétro. Assumé ! La démocratie ascendante, le développement local, l’association, la coopération, autant de vieilles lunes qui restent jeunes et pas démodées. IL faut dire que les gouvernements successifs n’en ont pas abusé… Et si vraiment vous recherchez du nouveau, on a en magasin : l’écobionomie des territoires !
L’aventure des Localos commence à cinq. Et nous ne doutons pas que par un prompt renfort, nous serons trois mille en arrivant au port, dont Corneille… Trois jeunes, beaux, intelligents et modestes gars se prénommant Olivier et deux jaloux : l’un homonyme d’un homme-singe quand l’autre l’est d’un simple flic. La loose… Mais ce projet national, mondial et donc local, c’est aussi, voire d’abord une amitié, des amitiés. Elle multiplie les biens et partages les maux.
Les Localos, c’est peu de biens et beaucoup de mots. De la Bretagne, du Limousin, du punk et du jazz, des convictions et peu de certitudes, des rencontres territoriales nombreuses et toujours cette pensée de Cicéron qu’aurait dû graver Brassens à la proue du bateau des Copains d’abord : « Parmi les nombreux et solides avantages de l’amitié, le plus précieux, à mon avis, est de nous donner confiance en l’avenir, et de ne point laisser les esprits se décourager et s’abattre. Avoir un ami, c’est avoir un autre soi-même. »
C’est aussi cela la raison de l’ambition de devenir coopérative d’intérêt collectif : faire fructifier les amitiés !
Ce n’est pas une nostalgie, qui n’est plus ce qu’elle était. Mais avoir comme parents putatifs feu Charles Pasqua et Dominique Voynet, c’est démarrer dans la vie territoriale avec de sacrés atouts, ou handicaps. Au choix…
Mais dire qu’un territoire, c’est d’abord un projet, à dix ans. Dire qu’un projet est d’abord partagé, avant d’être histoire de frontières, de budgets ou d’administration. Dire que la société civile est tout aussi légitime que les seuls élus à déterminer territoire et projet, c’était une avancée majeure, une novation étonnante. Certains ont regardé le doigt, quand le sage montrait la lune… Certains ont imaginé des terroirs-caisses plus que des territoires. Il n’empêche, avec Gilles Vigneault, nous sommes attachés à : Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’envers – D’un pays qui n’était ni pays ni patrie !
La qualité de vie française est une marque de fabrique. Elle est même notre avantage comparatif par rapport à d’autres régions ou contrées. Il nous revient les uns et les autres de la préserver, d’y travailler. Les associations notamment ont beaucoup œuvré à la qualité de vie. Faisons attention sous couvert de simplification, qu’elles n’en soient pas les premières victimes. Il nous faut réfléchir aux services collectifs demain. Ils ne sont pas que publics, ils sont aussi associatifs voire privés. C’est l’une des pistes qui doit être creusée au premier chef par les départements : leur compétence sociale d’aujourd’hui doit s’élargir à une compétence sociétale demain, car faire société, vivre ensemble n’est pas si naturel. Cette qualité doit faire l’objet de toutes nos attentions.
À l’heure des économies, la tentation est forte de procéder par coupes sombres dans les dotations aux collectivités, nous rapprochant ainsi d’une dangereuse mise sous tutelle financière. Au risque de provoquer, les finances publiques auraient besoin d’être mise sous tutelle des collectivités.
L’État en serait-il là, s’il s’était astreint à voter, comme elles des budgets à l’équilibre ? Sans ressources propres, la régionalisation, la décentralisation resteront des leurres. L’impôt local doit et une part des impôts indirects doivent financer le local. L’impôt national, peut être plus rare doit financer les prérogatives nationales, les cotisations sociales doivent financer la protection sociale.
En s’éloignant de ces principes clairs, notre système fiscal est illisible, incompréhensible et peu démocratique. Le contribuable ne sait pas ce qu’il paie, à qui, comment pourrait-il sanctionner plutôt l’un que l’autre. Certains mobilisent et hurlent contre l’impôt, c’est facile. Il nous revient de justifier l’impôt et cela passe par une réforme fiscale d’ampleur, plus claire, plus juste et aussi plus péréquatrice.
La Région, comme les départements, sont devenus professionnels du schéma, du projet stratégique. C’est une splendide occasion de concertation, mais c’est aussi long, lent et parfois virtuel. Cessons de nous faire plaisir avec ces très (trop) nombreux schémas hors-sols, assurons-nous de cerner de vraies priorités, de dire plus clairement qui fait quoi, tout en s’interdisant d’écrire tout le monde fera un peu. La Région doit mettre en œuvre un Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire, point !
Si nous voulons avancer sur la question foncière, si nous voulons éviter les concurrences territoriales à coups de fonds publics, qui pour attirer une entreprise, qui pour attirer de nouvelles populations, le SRADDT est non seulement utile, mais indispensable ! Un vrai objet de débat politique qui tourne pour le moment à de piètres documents techniques.
Dès que le législateur est sur le point de définir la compétence touristique à un niveau, les autres se précipitent pour expliquer l’erreur manifeste qui est commise. La Région est convaincue, à juste titre, que c’est régional. Le Département est persuadé, à raison, que c’est départemental. La commune est partisane, à l’évidence, d’une approche locale. En attendant que d’argent public, que de concurrences stériles, payées par l’impôt. Simplifions, clarifions, mais arrêtons ces querelles de clochers. Oui, le tourisme peut être une piste de développement, bien des territoires l’ont montré et « ceux qui font envie, sont ceux qui sont en vie ». Investissons autant dans la vie locale réelle que dans celle plus folklorique destinée aux amis de passage…
Ne nous trompons pas, nous pourrions parler pendant des heures, des mois, des années de décentralisation ou d’aménagement du territoire. Nos concitoyens s’y intéressent parfois, mais sont surtout préoccupés, légitimement, par leur avenir, par notre avenir. Parce que nous traiterons les urgences économiques, environnementales ou sociales, nous pourrons ensuite et aussi parler de décentralisation. Pas l’inverse. Dans ces débats, il nous faut toujours avoir à l’esprit les urgences. L’action publique n’est pas un but en soi, elle doit servir et être utile, surtout en cas d’urgence…
Il y a un peu de la tentation de « la simplification, c’est les autres ». Mais comme d’autres, il revient aux Localos d’accompagner, Région et Départements ensemble, et surtout les territoires et les collectifs d’acteurs et d’actrices à dépasser l’isolationnisme ou le nanisme de quelques villes et villages… Oui, il y a des économies à faire, avec plus d’intercommunalité, pas forcément plus grandes, mais plus fortes. Mais il faut que cela se fasse sur la base du volontariat. L’on sait depuis l’essor de l’intercommunalité dans les années 1990, que la carotte est bien plus efficace que le bâton…L’on sait désormais, avec Houellebecq que la carte ne fait pas le territoire ! C’est le projet. En campagne !
Oui, le web permet des rencontres, pas toutes cochonnes. Oui, il permet de découvrir ce qui se fait bien ici et plus souvent ailleurs. Oui, il permet de développer des réseaux, sociaux mais encore assez virtuels. Cela offre beaucoup à ceux qui savent ce qu’ils cherchent, mais c’est aussi le plus sûr moyen de perdre, d’abrutir ceux qui naviguent sans boussole…
La démocratie ne sera pas qu’électronique, mais elle doit aussi l’être. Les réseaux ne seront pas que virtuels, mais ils peuvent contribuer à faire du réel. Cela reste un lieu, un lien, pour contester, créer, réagir, s’informer et faire parler des Localos. Nous y sommes encore très timides, nous nous attacherons à y être plus bavards, mais aussi pertinents et surtout impertinents !
Exemple type d’une compétence par nature partagée qui résiste et résistera à tous les découpages rationnels des juristes et hommes politiques. Pour autant, équipements qui coûtent chers, qui sont quelque fois sur occupés et le plus souvent vides. Sur ces sujets d’équipements culturels, sportifs voire économiques, coordonner les interventions est une obligation. Faire un diagnostic d’occupation des équipements avant de construire un nouveau devrait être obligatoire. Mutualiser, ce qui ne veut pas dire tout centraliser dans les bourgs-centres, est à rechercher. Et si la pause dans les investissements était une bonne nouvelle pour réinvestir dans les ressources humaines. Souvenez-vous Jean Bodin… « Il n’est de richesse que d’homme » !
Être attachés au local, comme point d’appui, n’est pas se contenter du bocal, de l’enfermement. Le local, point d’appui, c’est pour soulever le monde. Nous avons encore tant à apprendre du Québec, de l’Afrique sub-saharienne qui sait mobiliser les communautés locales, de l’Amérique du Sud qui a souvent œuvré à imaginer des coopératives et des coopérations. Il y la Chine du Yuan, les États-Unis du Yankee à mèche, mais il y a aussi l’Europe. Nous y sommes attachés ! Leader était une belle initiative communautaire avant de devenir un naufrage administratif français…
Après une réunion avec ses conseillers, Jules César décide d’envoyer aux Gaulois, dans l’espoir de semer la zizanie, Tullius Détritus, un Romain qui a un don inouï pour provoquer des disputes. Le premier geste de Détritus sera d’offrir, le jour de l’anniversaire d’Abraracourcix, un vase à Astérix, qu’il prétend être « l’homme le plus important du village ». Et effectivement, après une « guerre psychologique » finement menée, Détritus arrive à semer la discorde dans le petit village gaulois où tout le monde se méfiera de tout le monde. Il ne manquera pas de Detritus pour expliquer aux uns et aux autres que la métropole, le département, la commune, la Région sont les « hommes les plus importants ». Il n’en est rien ! L’homme le plus important est une femme ! Les Localos œuvrent à l’égalité ! En théorie… Dans les faits, nos assemblées sont masculines, trop masculines, tristement masculines. Alors si tu es jeune, à forte poitrine, ou pas, mais surtout à forte motivation, intelligence, sensibilité, innovation, inventivité, rejoins-nous…
La zizanie, pourquoi pas car les débats, les conflits peuvent être féconds. Mais n’oublions jamais de faire travailler le Graal du scrabble : les zygomatiques !