Chère lectrice (cher lecteur),
Le T ayant été traité et infusé, ou l’inverse, ou les deux, mon humeur badine se laisserait bien séduire par quelques explorations de cette lettre creuse qu’est le U. Car votre sagacité légendaire vous aura immédiatement fait remarquer, chère lectrice (cher lecteur), que le U se cale l’air de rien, dans des mots explicites tel que justement « creux » ou « trou » ou encore « urne ». Sans compter que nous les Francophones, nous sommes à peu près les seuls latinophones à pouvoir prononcer le U comme un U et non comme un « Ou » ou comme un « YU ». Logique me diront certains puisque lorsque nous prononçons le U, nous devons faire une figure appelée « bouche en cul de poule », ce qui nous ramène illico presto à notre animal fétiche national qu’est le coq. Alors que si par exemple un Anglophone se met à faire la bouche en cul de poule, c’est qu’il est en train de faire un autoportrait (appelée selfie en langue des vainqueurs). Bizarrement, le U n’est pas universel. Et bien qu’une chronique sur le U pourrait apparaître moins stimulante que sur le X, mon choix est fait. Ce sera U comme Urticant ! Pourquoi ? Parce que !
Parce que voir des pans entiers de notre territoire manquer d’âmes alors que d’autres en sur-regorgent au point d’être suffocants peut provoquer de sacrées démangeaisons ! Certes, le système dominant (capitaliste et néolibéral) est concentrationnaire. Certes le Dieu Marché ne s’intéresse qu’aux territoires densément peuplés par cupidité. Mais enfin ! Où faisons-nous réellement de la place sur ces territoires dits « peu denses » ? Y compris pour les gens qui les habitent (jeunes, vieux, fragiles, pauvres, étrangers…). Où accueillons-nous réellement et de manière bienveillante les porteurs de projets professionnels et de vie ? Et à quelles conditions ? Ces milieux accueillants semblent plutôt rares aujourd’hui. Alors que la demande existe ! Alors que ces milieux sont aussi (et d’abord ?) les lieux de résiliences et de transition sociétale ? Alors oui, il faut les chercher chers porteurs de projet. Et les entretenir. Les multiplier. Fort heureusement ils existent.
Car enfin, organise-t-on une société pour que quelques-uns fassent un maximum de profits sur le dos du Vivant et ce jusqu’à plus soif (et extinction des ressources), ou construisons-nous, nous les Démocraties du Terrestre, une société guidée par la justice sociale pour que chacun puisse juste s’épanouir ? Quel est le sens aujourd’hui de cette ubuesque idéologie consumériste ? Quel est le sens du « progrès » ?
Il serait temps de se botter le U non ?
Mais il est tard, Madame, il faut que je rentre chez moi.
À dans trois mois !
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