Chère lectrice (cher lecteur),
Je ne sais pas comment vous faites-vous, mais il me semble difficile d’échapper en ce moment aux flots quotidiens de nouvelles du monde qui sont plus catastrophiques les unes que les autres ! Je ne regarde pas la télévision et n’écoute plus la radio en direct. Mais je lis encore les journaux et fréquente le Net. C’est terrifiant ! On arriverait à se demander si, au final, ce flux d’infos mortifère qui aurait vocation à semer la révolte chez les âmes bien faîtes, ne produirait pas le contraire : une anesthésie mentale et le développement d’un cynisme hédonique consumériste. Beaucoup se disant que, puisqu’il ne peut rien changer au regard de l’immensité de la charge, autant qu’il en profite avant que tout ne s’effondre. Il est d’ailleurs stupéfiant de voir se côtoyer les informations gravissimes sur la santé de la planète et de l’espèce humaine avec les publicités qui continuent d’exalter nos modes de vie voraces et de vanter le superflus, le plastique et autres produits chimiques. Ce plastique et cette chimie qui va se nicher même dans le thé et ses sachets ! Alors saisissons l’occasion et choisissons ensemble la lettre qui sera à l’honneur de cette chronique : oui vous avez raison, l’heure du T a sonné. Et ce sera T comme Territoire ! Pourquoi ? Parce que.
Parce qu’avec une telle entame de chronique, nous aurions pu choisir T comme transition certes, mais la transition nous allons en souper dans les mois et les années qui viennent. Nous en souperons tellement que nous en serons écœurés ! Et que ce mot sera vidé de son sens. Je vous fiche mon billet ! Certains esprits affutés pourraient me faire remarquer malicieusement que c’est aussi le cas avec « Territoire ». C’est vrai ! C’est très vrai ! Mais justement, avant qu’il ne soit trop, trop tard, profitons de l’occasion pour mettre les points sur les i du Territoire. De quel Territoire parle-t-on ? Le territoire support et décor géré pour faire du profit ou le territoire qui abrite le vivant ? Le territoire décrété ou le territoire issu d’une longue histoire où s’entremêlent la biosphère, la minéralogie, le climat ? Chers porteuses et porteurs de projet, il vous appartient aujourd’hui d’inventer (ou de réinventer) vos activités professionnelles qui s’inscriront dans ces territoires du vivant. Pour les nourrir et en prendre soin et non plus pour les exploiter et les épuiser. Ainsi nous ne serons plus dans cette injonction de développement territorial (on voit on cela nous mène tous les jours) mais dans un processus d’épanouissement du local. Un « Tout-Monde » comme dirait le poète. Des tas d’initiatives naissent tous les jours. Ayons le courage de les faire croître et embellir. La transition ce n’est ni de la science-fiction, ni la nouvelle figure du capitalisme !
Mais il est tard, Madame, il faut que je rentre chez moi.
À dans trois mois !
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